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La Guyane :
un écosystème menacé mais protégé

Ecrit par Emmanuelle Trouslard, le 04 mai 2018 

             Les écosystèmes sont soumis à de fortes pressions, certaines sont naturelles et dans ce cas la faune et la flore sont plus à même de s'adapter car il s’agit d’une évolution de l’environnement dans lequel ces organismes se développent. Mais ces dernières années, la biodiversité subie des pressions anthropiques, c'est à dire provoquées par l'action de l'Homme et ces pressions sont difficiles à compenser pour les organismes. Dans le cas de la Guyane, il existe plusieurs types de menaces impliquant une grande diversité de conséquences sur un territoire restreint, l’enjeu y est donc considérable.

               Contrairement à la métropole, la Guyane connait une faible urbanisation, le bétonnage est très limité mais le problème réside dans l'urbanisme clandestin. Construire des routes sans aucune réglementation fragmente la forêt et cela modifie les écosystèmes. Imaginez que l’on coupe le pont qui relie deux villes et que celui-ci soit le seul passage possible. Les populations des deux communes vont donc évoluer dans un milieu similaire, l’environnement ne va être modifié à cause de la destruction du pont, mais les deux populations vont, elles, continuer à se construire de manière totalement indépendante. Et si un jour, le pont est rebâti, il sera impossible de réunir ces deux villes : elles ne seront plus « compatibles ». Et bien, il se passe exactement la même chose lorsqu’une forêt est fragmentée. Les populations d’espèces déjà en danger sont séparées et si elles ne peuvent pas se rejoindre, leur survie est mise à mal.

 

                L’agriculture est aussi un moyen de modifier l’environnement. L’aménagement qu’elle implique modifie les différents milieux. A chaque nouvelle surface cultivée, de nouveaux arbres sont défrichés. A cela s’ajoute l’utilisation excessive d’herbicides qui dénudent les sols. Le ruissellement des eaux entraine l’érosion et le lessivage des terres qui s’appauvrissent en sels minéraux et en micro-organismes indispensables à une bonne fertilité. Ces produits toxiques se retrouvent aussi dans les milieux aquatiques et les conséquences y sont désastreuses : destruction de la biodiversité, traitement des eaux plus long et plus coûteux … Bref l’agriculture en Guyane touche de nombreux milieux car le territoire est retreint les implications n’en sont que plus néfastes.

               L’Homme cherche toujours plus à exploiter les ressources de son milieu et une autre activité cause des dégâts irréversibles : l’orpaillage illégal. Partir à la recherche d’or implique une déforestation du milieu à l’endroit même du gisement puis il faut dériver le cours d’eau afin d’obtenir un fossé rectiligne. A cette étape, l’or n’a pas encore été extrait mais les conséquences sur l’environnement sont déjà nombreuses. Parmi elles l’érosion des sols, l’augmentation de la turbidité de l’eau et la remise en suspension de sédiments entrainent la disparition d’espèces ayant besoin d’une eau clair pour vivre. Quant au mercure rejeté lors de l’exploitation, il va s’accumuler dans les organismes vivants ce qui deviendra toxique pour les poissons et pour les Hommes.

 

                Mais face à ces menaces, la Guyane a su réagir et a mis en place certains dispositifs de protection de son écosystème. Le plus important étant le parc amazonien de Guyane. Ce parc national français s’étend sur 33 900 km² de forêt équatoriale. Crée en février 2007, il s’agit du plus grand parc national français et de l’union européenne. Les objectifs de ce parc ? Préserver et valoriser la biodiversité et les cultures qui y vivent tout en accompagnant ces communautés dans un développement durable et local. Pour compléter ce parc, la Guyane compte 3 réserves naturelles nationales, 1 réserve biologique domaniale, 2 arrêtés de protection de biotope et 1 réserve naturelle régionale.

            L’exploitation d’un territoire par l’Homme entraîne de nombreuses conséquences bien souvent néfastes. Mais la Guyane est un territoire qui a su rebondir et qui pour cela a adopté les mesures de protection qui s’imposaient pour protéger sa biodiversité !

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